Algemeen Staff Stories - Krist Devisch: "C’est ma dernière semaine dans le cyclisme, mais je continuerai toujours à assister aux courses."

Derrière chaque bon coureur cycliste se cache une équipe toute aussi forte. Dans notre série « Staff Stories », nous vous présentons les personnes qui font tourner la belle machine qu’est Lotto Dstny. Aujourd’hui, c’est au tour de notre mécanicien Krist Devisch (60 ans), qui entame sa toute dernière semaine de travail.
Général 25 avril 2024

Dimanche prochain, quand les coureurs franchiront la ligne d’arrivée à Vernier, à quelques encablures du Lac de Genève, Krist Devisch prendra soin des vélos Orbea de l’équipe pour la dernière fois de sa carrière. Krist sera alors fraîchement retraité et c’est au Tour de Romandie qu’il dira ses adieux à Lotto Dstny. « Broyer du noir? Ils m’avaient proposé de venir à La Vuelta Feminina en tant que volontaire, mais ma compagne avait déjà organisé un week-end surprise. Elle se réjouit que je sois davantage à la maison », raconte Krist.

Cela fait maintenant 20 ans que ce mécanicien originaire de Flandre Occidentale évolue dans le peloton. D’abord chez Collstrop-Cras, puis chez Unibet, Topsport Vlaanderen, Quick-Step et depuis cinq ans chez Lotto Dstny. « Je suis arrivé dans le vélo un peu par hasard quand je travaillais en  tant que technicien chez Collstrop, qui était alors un sponsor très actif dans le cyclisme. Pendant les classiques, les coureurs de Collstrop-Cras étaient venus se changer dans nos bâtiments et j’ai appris à connaître l’équipe et le staff. Durant cette période, je suivais une formation à l’école de cyclisme de Renaix. J’étais moi-même cycliste amateur et quand je me suis rendu chez mon vélociste pour faire resserrer ma direction - je ne savais même pas ce que c’était à l’époque (rire) - je me suis dit que je pouvais le faire aussi. Je suis donc allé suivre des cours et peu de temps après, un mécanicien de Collstrop-Cras m’a appelé pour me demander si je pouvais leur construire des roues. Tout était encore fait manuellement à ce moment-là. Et voilà comment tout a commencé.»

Pas de GPS ni de Whatsapp

Pendant toute cette période, Krist travaillait toujours à plein temps chez Collstrop et il consacrait toutes ses heures supplémentaires, ses vacances et ses week-ends au cyclisme. « Pour ma première expérience, je suis parti 19 jours d’affilée, c’était pour l’Étoile de Bessèges. Les GPS et WhatsApp n’existaient pas à l’époque. On n’avait pas d’autre choix que d’utiliser une carte. Si ma femme voulait me contacter, elle devait d’abord téléphoner au numéro général de l’hôtel, qui la redirigeait ensuite vers ma chambre. Parfois je me demande comment on y arrivait, comment on parvenait à trouver notre chemin.»

Krist n’est passé mécanicien à plein temps que lors de ses cinq dernières années de carrière. « Entre-temps, j’étais devenu acheteur dans une autre entreprise, avec des règles plus strictes en matière de jours de congé. Derrière mon bureau, la course me manquait terriblement. Mes enfants avaient grandi et je voulais me consacrer pleinement au cyclisme pour mes cinq dernières années de travail. C’est comme ça que j’ai commencé chez Lotto, le 1er janvier 2019.»

«Depuis lors, je suis parti environ 200 jours par an. La course, c’est comme une deuxième maison. Mon grand-père était déjà un grand amateur de cyclisme, mon oncle a été soigneur, mes grands-parents tenaient de Sportwereld à Koolskamp…Le cyclisme a toujours été présent, depuis longtemps et à jamais. C’est l’atmosphère et la camaraderie propres au vélo qui m’attirent en particulier. Aujourd’hui, les équipes sont semblables à de petites entreprises mais avant, on pouvait parler de famille. Puis il y a la liberté, on a la chance d’aller là où les autres ne vont pas. Je ne pense pas que j’aurais pu trouver tout ça dans un autre job.»

Arnaud and Bjorg

Après plus de 20 ans dans le métier, Krist a accumulé un nombre incalculable de souvenirs et d’anecdotes. On citera notamment le titre national belge de Geert Omloop, le maillot blanc de Bob Jungels au Giro et le maillot cyclamen de Fernando Gaviria sur ce même Tour d’Italie. « Sans oublier la première victoire en WorldTour d’Arnaud De Lie au Canada l’an dernier, c’était magnifique. Mais ce qui restera gravé à jamais dans ma mémoire, c’est le décès de Bjorg Lambrecht (silence). J’étais là quand Bjorg a perdu la vie au Tour de Pologne en 2019. C’est quelque chose qu’on ne peut pas oublier. »

Krist est toujours à la recherche d’une date pour célébrer son passage à la pension: «Le calendrier cycliste est tellement rempli de nos jours, quand suis-je supposé faire ça? (rire)». Cependant, Krist ne compte pas s’ennuyer chez lui. «Ma fille monte beaucoup à cheval et je vais maintenant pouvoir l’accompagner. J’ai aussi envie de rouler à vélo et de profiter de la vie. Et je continuerai toujours à assister aux courses.»

 

Pictures: Brecht Steenhouwer